Métropole d’Orléans – Priorité au vélo !

En 2019, je finissais un article sur le plan vélo de la métropole d’Orléans par la phrase suivante :

Reste donc dans les années à venir, pour tous ces projets d’aménagements cyclables à reprendre ou à créer, à passer du stade d’intention au stade de la réalisation

L’article paru dans la Orléans Tribune Hebdo ce mercredi 6 octobre 2021 intitulé  Priorité au vélo  montre que 2 ans après, le sujet est toujours d’actualité.

Donc après la page Plan vélo métropole d’Orléans voici donc un nouvel article sur ce sujet. Suite et fin ? On aimerait le croire.
 

« La Métropole alloue en théorie 5 M€ par an à ce plan, sauf que les lignes budgétaires ne sont pas toujours très claires. « Désormais, on identifiera une ligne « vélo » sur le budget de la Métropole », promet Christophe Chaillou »

Je ne sais pas si Christophe Chaillou a tenu ces propos. Mais, sauf si je me trompe, on doit surtout comprendre qu’on ne sait pas avec certitude comment est fléché l’argent du plan vélo. Ce qui me parait juste incroyable pour une métropole comme Orléans.

Ce qui est sûr c’est que plan vélo voté en 2019 est de 53 M€ sur 10 ans à compter de 2021.

Ce plan vélo a été construit sur la base d’une étude réalisée en 2019 par le cabinet d’études Inddigo à la demande de la métropole. Les services de la métropole ont donc une parfaite connaissance des travaux qu’il conviendrait de réaliser pour atteindre les objectifs affichés d’une part modale vélo de 10% en 2028. Aménagements qui sont décrits dans le schéma directeur des aménagements cyclables.

Reste que 2 ans après le vote de ce plan vélo, le grand public (associations d’usagers notamment) ne sait pas comment sont planifiées les études ni comment les élus et les services techniques s’assurent que les objectifs affichés de ce plan vont être tenus.

Entre un vice-président en charge des mobilités qui fait preuve d’ironie en indiquant que 5M€/an s’est beaucoup trop puisque de toute façon les cyclistes ne sont jamais contents des aménagements réalisés et qu’il faudrait mieux ne rien faire et un président qui s’interroge sur la clarté des lignes budgétaires, on peut être en droit de s’inquiéter.
 

« qui annonce également le « renforcement des équipes », avec notamment la nomination d’un « référent-vélo » par commune. »

La nomination d’un référent vélo par commune est une bonne idée, si celui-ci est un usager cycliste, qui connait bien sa commune. Il serait aussi souhaitable qu’il fasse preuve d’indépendance et qu’à priori ce ne soit pas un élu.

Mais il faudrait aussi et surtout que le plan vélo fasse l’objet d’une large concertation.

Conjuguer les travaux de voirie du plan vélo avec les travaux de voirie récurrents est complètement justifié en termes de coûts. Mais les aménagements cyclables structurants pressentis dans le schéma directeur doivent pouvoir donner lieu à des études et à des réunions de présentation et de concertation au sein de comité multi-usagers (cyclistes, piétons, riverains, …etc) bien en amont des travaux. Quitte ensuite à réaliser les travaux beaucoup plus tard.

Donc oui il faut renforcer les équipes. De préférence sur les études et l’animation de comités de concertation.
 

« Un forum de la mobilité devrait également avoir lieu l’an prochain. »
Personnellement je ne vois pas ce qu’il apportera de plus sur le volet « vélo ». La métropole dispose déjà d’un schéma directeur des itinéraires cyclables.

Il faudrait surtout passer de l’intention à la réalisation.
 
 

— Publié le 12 octobre 2021 —
 

 

On reparle du vélo

Un nouvel encadré dans le journal Orléans Tribune Hebdo nous apprend que finalement seuls 3M€ sur les 5,3 M€ dévolus au plan vélo ont été crédités au plan vélo !

C’est à dire à peine plus que la moitié de ce qui devrait être réalisé annuellement.

Cela appelle plusieurs réflexions:

– soit les dépenses liés à ce plan vélo sont mal fléchées (d’où la remarque de Christophe Chaillou sur la lisibilité du budget).

– soit (et c’est bien plus génant) on n’a pas mis les moyens suffisants pour que ce plan avance conformément à ce qui devrait être.
 

Lors du comité des usagers cyclistes du 6 avril 2021, la question des moyens mis en œuvre et leur planification sur le plan vélo avait été posée :

Extrait du compte rendu :

Un participant souhaite connaitre le nombre d’ETP (Equivalent Temps Plein) dédiés à la réalisation des itinéraires cyclables du Plan Vélo. Par rapport à d’autres collectivités, et à l’ambition de la métropole, 3 ETP semblent nécessaires.

La réponse de la métropole avait été celle-ci (voir l’encadré à droite):

– Les itinéraires cyclables inscrits au Plan Vélo sont réalisés par les différents services en charge des travaux de voiries, dans le cadre d’opérations cyclables spécifiques ou de projets globaux de (ré)aménagements de rues et d’espaces publics.

– Monsieur Dumas précise que le budget de la métropole est contraint. Les investissements et de fonctionnement en terme d’infrastructures n’ont pas augmentés, sont même en baisse en 2021. Néanmoins, sur ce budget, la part dédiée à la réalisation d’aménagements cyclables a fortement augmenté (cf. programme vélo présenté).
 

Traduction:
– Les moyens (notamment humains) sont répartis sur plusieurs services mais on maitrise
– la part du budget vélo a fortement augmenté on ne peut pas faire plus (= recruter plus de moyens).

Résultat, 6 mois plus tard, on s’interroge sur le montant réel engagé et on constate que les résultats sont en deçà du budget voté et des ambitions affichées.

Pendant ce temps-là, la roue qui tourne n’est pas celle du cycliste Orléanais.

A la décharge des services de la métropole, la pandémie n’a surement pas facilité les choses.
 

Autre point évoqué dans l’article : le référent vélo sera un élu.

Un effort à fournir sur la mise en œuvre du plan vélo

La mise en place de ce référent élu doit-t-elle être interprétée comme le fait que la métropole n’a pas encore complètement réussi à entrainer les municipalités sur la question des aménagements cyclables et sur la mise en œuvre de ce plan vélo ?
 

Enfin positivons…

Le fait que le référent soit un élu est une bonne chose car cela constituera un relais dans les conseils municipaux. Par contre il va falloir des élus avec du caractère, capable de faire bouger les lignes. Capable de proposer autre chose que des pistes cyclables sur trottoir.

2 nouvelles personnes vont également être recrutées. Ce qui devrait permettre de lancer davantage d’études, d’animer et suivre le plan vélo et d’organiser des concertations publiques.

Et on n’en doute pas, on aura rapidement une feuille de route et un suivi rigoureux de ce plan vélo.
 
A suivre donc.
 
 
— Publié le 14 octobre 2021 —